/ Média / Une autre histoire du temps

Cette ressource, une des plus précieuses à l’heure actuelle, est certainement la plus disputée. A la fois par les plateformes (dites) sociales, et par le rythme effréné de nos vies. Cela ne vous échappera pas : dans l’innovation participative, le temps y joue un rôle crucial, et majeur : Temps court, temps long, synchrone ou asynchrone, comment pouvons nous donner l’opportunité à chacune et chacun de prendre le temps de créer, et réveiller sa créativité ?

La guerre du temps ‘libre’

S’il existait une place de marché ou une bourse des concepts, la notion de temps disponible tiendrait le haut du pavé. C’est dit, nous sommes en guerre ! (oups, toute ressemblance avec un extrait d’une allocution est pure coïncidence).

Le marché de l’attention, notre capital temps, est au coeur de toutes les préoccupations des gros acteurs du numérique. Partout. Dans n’importe quel contexte, mais avec toujours les mêmes armes, et il faut le dire, ça marche plutôt bien.

je ne peux que vous conseiller de jeter un œil au très intéressant documentaire ‘The social dilemna’ diffusé sur Netflix (oui, cela constitue un parfait exemple de dissonance cognitive), ainsi que de lire le très intéressant essai de Bruno Patino, ‘ La civilisation du poisson rouge’. C’est un cadre intéressant afin d’essayer d’évoquer le fond du problème de ces plateformes, qui n’ont au final de social que le nom.

L’exemple le plus frappant est certainement celui de Facebook (enfin Meta, si on veut changer de nom pour blanchir la réputation) : ce réseau (dit) social est basé sur la consommation à outrance, de contenu et de divertissement. Le point d’orgue du consumérisme me direz-vous. Effectivement. Vous vous souvenez de la fameuse révolution du scroll infini, qui fait que depuis, d’un simple glissement de doigts sur l’écran du téléphone (ou un petit coup de molette sur la souris), on passe un temps fou à errer sur ces plateformes, sans but, juste en consommant, toujours plus. La stratégie de FB est bien entendu de nous garder le plus possible sur l’application, pour que l’on puisse également consommer un large panel de publicités (qui ne l’oublions pas, est le gagne pain de FB). Les autres acteurs majeurs du numériques ne sont bien sûr pas en reste, et chacun a sa stratégie pour capter l’attention de son audience, et la retenir le plus possible dans ses filets. Résultat : notre temps libre est réduit à peau de chagrin, et les conséquences sont dramatiques … Notre créativité reste assoupie, notre cerveau anesthésié par ces défilements sans fin de contenu, et il nous est impossible de se consacrer à créer, ou de rejoindre un projet ou une communauté.

Synchrone vs asynchrone

Depuis maintenant plusieurs années on peut apercevoir un changement très net dans la volonté de construire des projets centrés sur leur communauté. Pour cela, les géants du secteurs : Slack et Discord, ont démocratisé les échanges synchrones au sein d’une communauté. Oui mais … Comme le dit parfaitement Brian Lovin, la communication synchrone entraine une FOMO (Fear of missing out : la peur de passer à côté).

La communication dite synchrone, c’est le reflet parfait de l’époque : tout est dans l’instantané, et si on n’est pas devant l’écran au moment où l’information se dévoile, on a loupé quelque chose. C’est ça, la FOMO en question.

Il est temps de laisser du temps au temps, et ‘figer’ les projets pour leur permettre d’avancer avec leur communauté, mais sans imposer le temps de la créativité.

Cette vision asynchrone portée par La boîte à idées s’accompagne par une volonté de proposer des participations à la fois sur temps court, moyen et long terme. Ainsi, chaque personne peut adapter son temps libre à sa volonté de faire.

Temps court, moyen ou long ? Les 3 mon capitaine

Ce temps devenu aujourd’hui précieux, si précieux que l’on doit cesser d’imposer des démarches systématiquement longues d’investissement. L’exemple le plus criant selon moi, ce sont ces fameuses ‘études de marché’, ou autres concertations, que l’on réalise sous la forme d’un questionnaire sans fin, qui demande 15 ou 30 minutes parfois d’attention pour arriver jusqu’au bout. Et pourtant, tout le monde soupire avant même de commencer, rien qu’en lisant le temps nécessaire pour y répondre.

Ce temps là, long et imposé, est révolu.

Ce que j’ai compris en travaillant sur cette notion, c’est qu’aujourd’hui on ne doit plus imposer, mais au contraire proposer plusieurs investissements personnels, plusieurs temps : de quelques secondes à quelques minutes, en essayant de gommer au maximum les formes qui feraient résonner l’ennui.

Du fun, et du temps court, moyen et long ; voilà sous forme raccourcie ce dont nous avons besoin, pour ne pas décourager toutes les bonnes volontés, et plus encore, permettre au plus grand nombre de participer et s’investir à sa guise sur des sujets, sur des projets qui les intéressent.

Dans les nouveaux processus participatifs, toutes ces notions doivent y être intégrées, sous peine de tourner en rond, sans vraiment bouleverser la participation ( au sens large) grâce à ce merveilleux catalyseur que peut être le numérique.

Cette histoire de réseau social de l’innovation participative prend totalement sens en proposant ainsi une autre histoire du temps : celle du partage, du faire ensemble,et de la créativité réveillée ; tout cela sans s’ennuyer, et chacun avec son temps, choisi.

Il est grand temps de changer les règles du jeu : ce modèle peut s’appliquer pour n’importe quel type d’organisation, et nous allons tout mettre en œuvre pour le polliniser, partout.

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